Michel Bruneau, “Phénomène diasporique, transnationalisme, lieux et territoires”, CERISCOPE Frontières, 2011, [en ligne], consulté le 26/06/2022, URL : http://ceriscope.sciences-po.fr/content/part4/phenomene-diasporique-transnationalisme-lieux-et-territoires

Une analyse de la carte des émigrants de longue durée (séjournant depuis au moins un an dans un pays autre que celui de leur résidence habituelle) par pays d’origine en 2006 permet de situer les phénomènes étudiés. La part des émigrants dans la population totale est égale ou dépasse 25% de la population totale dans les très petits pays insulaires ou continentaux, dans les zones de contact entre continents et civilisations qui sont aussi des zones de conflit et/ou de crise : l’arc allant de l’Estonie à l’Ukraine, les Balkans, le Caucase, Palestine-Israël-Liban, l’Asie centrale (Kazakhstan, Kirghizie, Tadjikistan), l’Amérique centrale-Caraïbe. Les effectifs d’émigrants les plus importants viennent des pays les plus peuplés d’Asie (Chine, Inde Bangladesh, Philippines) et de Russie, mais aussi du nord de l’Afrique (Égypte, Maroc, Algérie) et d’Europe (Allemagne, Pologne, Royaume-Uni, Italie). Mais la part de ces émigrants dans la population totale de ces pays n’y dépasse jamais 10%. D’importants effectifs (plus de 5 millions) sont aussi originaires de quelques grands pays de contact (principalement Mexique, Turquie et Ukraine). L’Afrique subsaharienne, les grands pays d’Amérique (Canada, États-Unis, Brésil, Argentine), les pays scandinaves, l’Australie fournissent peu d’émigrants de longue durée soit parce que leur niveau de développement encore faible ne favorise pas la mobilité (Afrique), soit parce que ce sont des pays riches et/ou en forte croissance économique. Deux pays européens de tradition migratoire ancienne, l’Irlande et le Portugal, se distinguent avec plus de 10% ou 25% d’émigrants.

Un échantillon de quinze pays a été choisi pour étudier les phénomènes de diasporas et de communautés transnationales en fonction des données disponibles et de leur représentativité. L’analyse statistique et cartographique n’est, en effet, pas suffisante pour étudier et comprendre ces phénomènes de transnationalisme. La comparaison entre les statistiques des émigrants de longue durée et les estimations des effectifs de diasporas montre que ces deux phénomènes ne sont pas nécessairement corrélés. Les premiers se situent dans un temps relativement court (quelques décennies) alors que les secondes relèvent d’une longue durée (plusieurs décennies, plusieurs siècles, voire des millénaires). On constate par ailleurs que trois pays (Mexique, Bolivie, Cambodge) ne revendiquent ou ne mentionnent pas l’existence d’une diaspora. Les quatre pays (ou territoire) de l’échantillon (Arménie, Palestine, Liban, Grèce) dont la diaspora représente plus de 30% de la population du pays d’origine sont de petits Etats (ou territoires) ayant subi, au cours de leur histoire, un ou des désastres ayant provoqué des départs forcés. Ils possèdent également une longue tradition de commerce international (diaspora marchande). Les pays dont les effectifs d’émigrants et de membres de la diaspora sont proches (Maroc, Vietnam) sont des Etats d’émigration récente ou de la seconde moitié du XXe siècle. Leur diaspora est en voie de formation. La diaspora des Etats plus peuplés (plus de 60 millions d’habitants) tels que la Chine, l’Inde, le Mexique, les Philippines et la Turquie n’est souvent pas beaucoup plus nombreuse que l’effectif de leurs émigrants et ne dépasse pas 10% de leur population. Cette brève analyse montre qu’il n’est pas possible de fonder une définition des notions de diaspora et de communauté transnationale uniquement sur des critères statistiques ou cartographiques et qu’il est nécessaire de faire appel à d’autres critères de nature historique, sociologique ou politique.

Article originale à lire ici : http://ceriscope.sciences-po.fr/content/part4/phenomene-diasporique-transnationalisme-lieux-et-territoires?page=2

Remise, rémitance, transfert d’argent

Les remises migratoires sont des transferts d’argent que les émigrés envoient à leurs proches restés dans leur pays d’origine. Il existe plusieurs mots en français pour traduire ce qu’on nomme en anglais « remittances » ou en espagnol « remesas ». Le terme « transfert d’argent transnational » peut désigner toutes les formes de déplacements de fonds sans lien avec les phénomènes migratoires. Certains auteurs utilisent la forme francisée des deux mots évoqués plus haut : rémitances ou remises, pour marquer la particularité de ce phénomène. Il joue un rôle majeur car le montant total de ces transferts peut être élevé et représenter un revenu important pour les pays en développement, parfois supérieur à celui de l’aide au développement. Il faut signaler que si le mot « remise » existe en français, le mot « rémitance » est, pour l’instant, absent des dictionnaires.

publié par Marine Caleb dans L’ENCYCLOPEDIE CANADIENNE

Date de publication en lignele 2 février 2022
Dernière modificationle 23 février 2022

Au Canada, les différentes diasporas regroupent toutes les personnes immigrantes de première génération ainsi que leurs descendants et descendantes.

Selon le recensement de 2016, près de 21,9 % de la population canadienne est née à l’étranger. En 2010, le Canada était le pays du G8 ayant la plus grande proportion de personnes immigrantes avant l’Allemagne (13 %) et les États-Unis (12,9 %). ( Voir aussi Le Canada et les États-Unis.) Le Canada s’est non seulement construit sur l’immigration, mais prospère grâce à elle. Les conditions d’accueil et d’intégration de même que la situation économique du pays en font aussi un pays de choix pour les émigrés du monde entier.

Il est difficile de chiffrer les diasporas au Canada. En fonction des données recueillies par les recensements, il est possible d’estimer l’importance d’une diaspora en observant les différentes origines des résidents.

En 2016, on recensait plus de 250 origines ethniques au pays. Parmi les diasporas importantes au Canada, on compte entre autres les communautés d’origine chinoise (1,77 million), italienne(1,59 million), indienne (1,37 million) et ukrainienne (1.37 million). L’Inde possède la plus grande diaspora immigrante de première génération au monde, réunissant près de 18 millions de personnes en 2020.

L’histoire des africains présentée à San Francisco

Le MoAD est l’un des rares musées à travers le monde dédié exclusivement à l’héritage culturel des africains et des personnes aux racines du continent noir à travers le monde.

https://www.office-tourisme-usa.com/etat/californie/museum-of-the-african-diaspora/

Situé dans la baie de San Franciscole MoAD est l’un des rares musées à travers le monde dédié exclusivement à l’héritage culturel des africains et des personnes aux racines du continent noir à travers le monde.

Le musée a vocation à exposer l’histoire des africains en retraçant de nombreux faits historiques tels que les origines, la déportation vers le nouveau monde, l’adaptation et la nouvelle identité.

Par ailleurs, les arts et le riche héritage culturel résultant de l’émigration des africains à travers le monde sont également valorisés. A travers ces missions, le MoAD invite les visiteurs, quelles que soient leurs origines, à un voyage riche et cosmopolite.

Site internet : https://www.moadsf.org/

Du 5 avril au 17 juillet 2022

L’exposition Juifs et musulmans de la France coloniale à nos jours porte un regard neuf et documenté sur l’histoire des relations entre juifs et musulmans en France en révélant le rôle essentiel de la France et de l’État dans la transformation de ces relations, tant en Afrique du Nord qu’en France métropolitaine.

Rendez-vous au Musée de l’histoire de l’immigration et réservez votre visite ici : https://palaisportedoree.tickeasy.com/fr-FR/produits?famille=2115157756380400408

Les migrations dans le monde

Source : International Migration Report 2017, Division de la Population, Département des Affaires économiques et sociales (DAES), Nations unies.

article publié par INED le 28 mars 2018

Plus de 258 millions de personnes dans le monde ne vivent pas dans leur pays de naissance. Ces migrants internationaux représentent plus de 3,4% de la population mondiale.

D’après les Nations unies, en 2017, le monde comptait 258 millions de migrants internationaux, c’est-à-dire des personnes installées dans un pays différent de celui où elles sont nées. Ces dernières ne représentent qu’une faible part de la population mondiale : environ 3,4 %. Leur nombre progresse, il est ainsi passé de 220 à 248 millions entre 2010 et 2015 (+2,4 % par an en moyenne).
En 2017, sur les 258 millions de migrants internationaux dans le monde, 106 millions sont nés en Asie. L’Europe est la région de naissance du deuxième plus grand nombre de migrants (61 millions), suivie par l’Amérique latine et les Caraïbes (38 millions) et l’Afrique (36 millions).
Les réfugiés, estimés à 25,9 millions en 2016, représentent seulement 10 % des migrants internationaux. La plupart (82,5% des réfugiés) vivent dans des pays en développement.

La majorité des migrants habitent dans un pays développé

En 2017, 64 % des migrants internationaux (58 % en 2000), soit 165 millions de personnes, résident dans un pays développé.
En 2017, l’Asie et l’Europe sont les deux continents qui rassemblent le plus de migrants internationaux sur leur sol, respectivement 80 et 78 millions, soit 61 % des migrants. L’Amérique du Nord occupe la troisième position avec 58 millions de migrants internationaux sur son sol.

Les mobilités se produisent principalement entre les pays situés dans la même région du monde

En 2017, la majorité des migrants internationaux (67% originaires d’Europe, 60% d’Asie, 60% d’Océanie et 53% d’Afrique) résident dans un pays situé dans leur région de naissance. Par contre, 84% des migrants internationaux venant d’Amérique latine et des Caraïbes et 72% des migrants internationaux venant d’Amérique du Nord résident en premier lieu en dehors de leur zone géographique de naissance.

Les Etats-Unis abritent le plus grand nombre d’immigrés

Les États-Unis restent le pays qui abrite le plus grand nombre d’immigrés, 49,8 millions, soit un sur cinq, loin devant l’Arabie saoudite et l’Allemagne (12,2 chacun), la Russie (11,7 millions), le Royaume-Uni (8,8), les Émirats arabes unis (EAU) (8,3) et la France (7,9).
En revanche, les États-Unis ne sont pas en tête des pays qui comptent la plus forte part d’immigrés par rapport à l’ensemble de leur population. Les immigrés représentent 15,3 % de la population américaine alors que leur part dépasse les 88 % dans les Émirats arabes unis (88,4 %), pays qui affiche la plus forte proportion d’immigrés. En Europe de l’Ouest, un petit pays comme le Liechtenstein compte 65,1 % d’immigrés, beaucoup plus que la France (12,2 %).

Les principaux pays d’émigration sont l’Inde, le Mexique et la Russie

L’Asie est le continent d’où provient le plus grand nombre de migrants (106 millions, dont 17 millions d’Inde). 13 millions de Mexicains et 11 millions de Russe vivent en dehors de leurs pays.

Près de la moitié des migrants sont des femmes

L’image de l’homme, jeune, célibataire et peu qualifié venu travailler dans un pays du Nord ne correspond plus à la réalité : en 2017, la moitié des migrants internationaux ont plus de 39 ans (dans la population mondiale une personne sur deux a moins de 30 ans) et 48 % sont des femmes. Les migrantes sont plus nombreuses que les migrants masculins en Europe, en Amérique du Nord, en Océanie, en Amérique latine et dans les Caraïbes, tandis qu’en Afrique et en Asie, en particulier en Asie de l’Ouest, les migrants sont principalement des hommes. Les flux de migrants, hommes ou femmes, sont de plus en plus qualifiés. Aujourd’hui, les femmes migrent moins pour rejoindre leur conjoint et davantage pour travailler ou faire leurs études. Elles sont désormais majoritaires dans le Nord, ce qui tient en partie au vieillissement de la population immigrée, les femmes vivant plus longtemps que les hommes. Dans le Sud, leur part a diminué récemment, notamment parce qu’en Asie de plus en plus d’hommes partent travailler dans les pays pétroliers du Golfe.

Stock et flux, deux regards sur les migrations
Pour étudier les migrations, les démographes observent les stocks (le nombre total d’immigrés qui vivent dans un pays ou une région) et les flux (les entrées et sorties de migrants sur une période donnée). Le solde migratoire est la différence entre le nombre de personnes qui immigrent et celles émigrent.  Des pays peuvent présenter un stock important de migrants mais de faibles flux et inversement.

L’ONU comptabilise comme migrants internationaux les personnes nées à l’étranger ou, à défaut de données disponibles, les ressortissants étrangers. En France, les études statistiques définissent comme immigrée une personne née étrangère à l’étranger (ce qui exclut les Français nés à l’étranger et inclut les migrants qui ont acquis la nationalité française)