Les migrations dans le monde

Source : International Migration Report 2017, Division de la Population, Département des Affaires économiques et sociales (DAES), Nations unies.

article publié par INED le 28 mars 2018

Plus de 258 millions de personnes dans le monde ne vivent pas dans leur pays de naissance. Ces migrants internationaux représentent plus de 3,4% de la population mondiale.

D’après les Nations unies, en 2017, le monde comptait 258 millions de migrants internationaux, c’est-à-dire des personnes installées dans un pays différent de celui où elles sont nées. Ces dernières ne représentent qu’une faible part de la population mondiale : environ 3,4 %. Leur nombre progresse, il est ainsi passé de 220 à 248 millions entre 2010 et 2015 (+2,4 % par an en moyenne).
En 2017, sur les 258 millions de migrants internationaux dans le monde, 106 millions sont nés en Asie. L’Europe est la région de naissance du deuxième plus grand nombre de migrants (61 millions), suivie par l’Amérique latine et les Caraïbes (38 millions) et l’Afrique (36 millions).
Les réfugiés, estimés à 25,9 millions en 2016, représentent seulement 10 % des migrants internationaux. La plupart (82,5% des réfugiés) vivent dans des pays en développement.

La majorité des migrants habitent dans un pays développé

En 2017, 64 % des migrants internationaux (58 % en 2000), soit 165 millions de personnes, résident dans un pays développé.
En 2017, l’Asie et l’Europe sont les deux continents qui rassemblent le plus de migrants internationaux sur leur sol, respectivement 80 et 78 millions, soit 61 % des migrants. L’Amérique du Nord occupe la troisième position avec 58 millions de migrants internationaux sur son sol.

Les mobilités se produisent principalement entre les pays situés dans la même région du monde

En 2017, la majorité des migrants internationaux (67% originaires d’Europe, 60% d’Asie, 60% d’Océanie et 53% d’Afrique) résident dans un pays situé dans leur région de naissance. Par contre, 84% des migrants internationaux venant d’Amérique latine et des Caraïbes et 72% des migrants internationaux venant d’Amérique du Nord résident en premier lieu en dehors de leur zone géographique de naissance.

Les Etats-Unis abritent le plus grand nombre d’immigrés

Les États-Unis restent le pays qui abrite le plus grand nombre d’immigrés, 49,8 millions, soit un sur cinq, loin devant l’Arabie saoudite et l’Allemagne (12,2 chacun), la Russie (11,7 millions), le Royaume-Uni (8,8), les Émirats arabes unis (EAU) (8,3) et la France (7,9).
En revanche, les États-Unis ne sont pas en tête des pays qui comptent la plus forte part d’immigrés par rapport à l’ensemble de leur population. Les immigrés représentent 15,3 % de la population américaine alors que leur part dépasse les 88 % dans les Émirats arabes unis (88,4 %), pays qui affiche la plus forte proportion d’immigrés. En Europe de l’Ouest, un petit pays comme le Liechtenstein compte 65,1 % d’immigrés, beaucoup plus que la France (12,2 %).

Les principaux pays d’émigration sont l’Inde, le Mexique et la Russie

L’Asie est le continent d’où provient le plus grand nombre de migrants (106 millions, dont 17 millions d’Inde). 13 millions de Mexicains et 11 millions de Russe vivent en dehors de leurs pays.

Près de la moitié des migrants sont des femmes

L’image de l’homme, jeune, célibataire et peu qualifié venu travailler dans un pays du Nord ne correspond plus à la réalité : en 2017, la moitié des migrants internationaux ont plus de 39 ans (dans la population mondiale une personne sur deux a moins de 30 ans) et 48 % sont des femmes. Les migrantes sont plus nombreuses que les migrants masculins en Europe, en Amérique du Nord, en Océanie, en Amérique latine et dans les Caraïbes, tandis qu’en Afrique et en Asie, en particulier en Asie de l’Ouest, les migrants sont principalement des hommes. Les flux de migrants, hommes ou femmes, sont de plus en plus qualifiés. Aujourd’hui, les femmes migrent moins pour rejoindre leur conjoint et davantage pour travailler ou faire leurs études. Elles sont désormais majoritaires dans le Nord, ce qui tient en partie au vieillissement de la population immigrée, les femmes vivant plus longtemps que les hommes. Dans le Sud, leur part a diminué récemment, notamment parce qu’en Asie de plus en plus d’hommes partent travailler dans les pays pétroliers du Golfe.

Stock et flux, deux regards sur les migrations
Pour étudier les migrations, les démographes observent les stocks (le nombre total d’immigrés qui vivent dans un pays ou une région) et les flux (les entrées et sorties de migrants sur une période donnée). Le solde migratoire est la différence entre le nombre de personnes qui immigrent et celles émigrent.  Des pays peuvent présenter un stock important de migrants mais de faibles flux et inversement.

L’ONU comptabilise comme migrants internationaux les personnes nées à l’étranger ou, à défaut de données disponibles, les ressortissants étrangers. En France, les études statistiques définissent comme immigrée une personne née étrangère à l’étranger (ce qui exclut les Français nés à l’étranger et inclut les migrants qui ont acquis la nationalité française)